dimanche 29 novembre 2015

Personne ne me dira comment m'habiller

Homme portant plusieurs croix
en pendentif.
Dans le débat sur feu la Charte des valeurs québécoises, certains de ses opposants affirmaient que ce n'était pas à l'État de prescrire aux gens (surtout aux femmes, d'ailleurs) comment s'habiller, élevant le droit au vêtement de son choix au niveau de droit fondamental. Récemment, à la télévision, l'ancienne députée fédérale Maria Mourani affirmait qu'elle continuerait à porter une croix en pendentif, que cette croix faisait partie de son identité — bien qu'elle ne la porte pas ici! Et bien qu'il n'existe aucune règle obligeant les laïcs chrétiens à porter une croix. De toute manière, elle se donnait le droit de ne pas la porter, à sa guise.

Si on étend ainsi le droit de porter des symboles religieux au droit de s'habiller comme on l'entend, je crois que les vannes sont ouvertes. Après tout, si j'étais député, je devrais obligatoirement porter un veston et une cravate en chambre, même si j'haïs ça! Pourquoi devrais-je me plier à cette règle? Qui a donné au président de l'assemblée le droit de me dicter  ainsi mon accoutrement? Pourquoi ne puis-je pas dire, moi aussi: «Personne ne me dira comment m'habiller»?

Pourquoi les banques et les caisses populaires peuvent-elles, elles, dicter des normes concernant les vêtements de leurs employés, et de ce fait imposer la cravate aux hommes? (Remarquons que les règles vestimentaires sont souvent plus strictes pour les hommes.) Pourquoi une caissière d'un Saint-Hubert n'a-t-elle pas le droit de se teindre les cheveux en rouge ou de porter un anneau au nez? Pourquoi cette double mesure?

La photo est l'œuvre de shakko et est publiée sous la licence CC BY-SA 3.0.

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