mercredi 30 décembre 2015

Bonne année / feliĉan novan jaron... 1200

On connaît mes intérêts inhabituels: espéranto, vélos à position allongée (ou à position debout) et... système duodécimal. 

En effet, tout comme l'espéranto faciliterait l'intercompréhension des peuples du monde et que les vélos à position allongée sont à la fois plus rapides et plus confortables que les vélos habituels, les calculs usuels seraient à coup sûr plus faciles si on utilisait la base 12 plutôt que la base 10. En effet, le fait que nous ayons dix doigts ne change pas les mathématiques: le nombre 12 est plus pratique que le nombre 10, puisqu'il se divise en 2, en 3, en 4 et en 6. Après tout, pourquoi continue-t-on de vendre les œufs en douzaines et en grosses (douze douzaines), et pourquoi aurait-on divisé le pied en douze pouces, plutôt qu'en 10, en 13 ou en 15, si ce n'était pas pratique?

Évidemment, l'usage de la base douze nécessite l'introduction de nouveaux chiffres, pour noter 10 et 11 (on utilise souvent A et B, ou bien X et E, mais les propositions sont presque innombrables). Il faut aussi changer la nomenclature des nombres. Après tout, il faudrait pouvoir distinguer, à l'oral x|21 (en base 10) et z|21 (en base 12), puisque z|21 est égal à x|25. Il faut aussi des noms pour les grosses (douze douzaines) et les grandes grosses (douze douzaines de douzaines). En fait, les défendeurs du système duodécimal travaillent même sur des systèmes complets de poids et mesures adaptés: après tout, pourquoi utiliser les kilomètres s'ils sont égaux à 6E4 mètres? Malheureusement, la plupart des tenants du système duodécimal sont des anglophones (souvent allergiques au système métrique, en sus), ce qui fait que je ne connais aucune manière de dire en français le nombre représentant l'année qui commence dans deux jours: 1200. Bonne année à tous quand même!

Esperanto

Mi rakontas ĉi-supre, ke mi konsideras, ke same kiel Esperanto plifaciligus la interpopolajn rilatojn, la uzo de dekduuma nombrosistemo plifaciligus multajn ĉiutagajn kalkulojn. Bedaŭrinde, tradicio pli pezas ol utilo en tiaj kampoj.

Dekduumaj nombroj bezonas du pliajn ciferojn por noti la dekumajn nombrojn 10 kaj 11 (ofte A kaj B, aŭ X kaj E, sed proponoj svarmas), sed ankaŭ novan manieron elparoli la nombrojn. Oni ja povas konservi la nomojn nul ĝis dek, sed oni devas aldoni novajn nomojn por dekunu kaj dekdu, por 144 (unu groco), por 1728 (unu granda groco).

Esperantista dekduumemulo elpensis almenaŭ du sistemojn por eldiri la dekduumajn nombrojn, ĉiam uzante ĝis nun ne uzitajn radikojn. En ambaǔ, la nomo de 11 (A aǔ E) estas elv. Post tio ekestas la diverĝo.

Li unue pensis pri la nomo dod por dekdu, laŭ la greka δώδεκα. Por groco, oni dirus... groc, kaj granda groco (1728) estus taŭs, de la ĝermanaj lingvoj por mil. Tiel, la nuna jaro estus taŭs-groc-elvdod-elv (11EE) la venonta elparoliĝus taŭs-dugroc (1200)

Li poste adaptis al Esperanto elparolmanieron, kiun li unue elspensis por la angla. La bazo nomiĝus zod (laŭ la zodiako*), la groco estus zent (laǔ cent) kaj la granda groco, zil (laŭ mil). Por pli altaj nombroj, li proponas novan uzon de ka prepozicio je: zil je 3 estus 1 000 000 000, dekduume (ou zodume!), kio estas 5 159 780 352...

Verkita en la jaron zil-zent-elvzod-elv, ĵus antaŭ la jaro zil-duzent... Feliĉan novan jaron al ĉiuj malgraŭ tio!

* La vorto zodiako fakte havas neniun rilaton kun dekdu: ĝi venas el la helena ζῳδιακόςzôidiakós, (cirklo) de la bestetoj, samradike kiel la vorto zoologio.

lundi 28 décembre 2015

Un drapeau pour la défense du climat

J'ai présenté il y a quelques mois quelques propositions de drapeaux pour la Terre ou pour l'humanité. C'est d'ailleurs celui de mes articles auquel on accède le plus souvent!

Aujourd'hui, un autre drapeau, lui aussi à portée internationale, le drapeau pour le climat. 

Sa signification, outre celle de vouloir défendre le climat en luttant contre l'émission des gaz à effet de serre? Aucune en particulier. Les couleurs rappellent le soleil, l'air, l'eau et la verte nature, mais elles n'ont pas été choisies dans ce but. Bien entendu, le cercle bleu rappelle la Terre: pourrait-il en être autrement?

Ce drapeau est distribué gratuitement par un organisme sans but lucratif, en fonction des dons qu'il reçoit. Je sais peu de choses sur cet organisme, mais je trouve le drapeau assez bien réussi. Qu'en pensez-vous?


mardi 15 décembre 2015

Roche devient Norda Stelo


On apprenait aujourd'hui que le Groupe de génie-conseil Roche, éclaboussé au cours des dernières années comme à peu près toutes les entreprises québécoises œuvrant dans ce domaine, avait décidé, dans le cadre d'une réorganisation qui avait commencé il y a deux ans sous le nom de projet Étoile du Nord, d'adopter un nouveau nom, en espéranto, Norda Stelo*, qui constitue ni plus ni moins que la traduction en espéranto de Étoile du Nord. Une bonne ou une mauvaise nouvelle pour l'espéranto?

L'image reproduite est une marque déposée.


* On fait déjà des jeux de mots: le vrai nom serait Norda Ŝtelo: le vol du nord. Et quand on parle de vol, ça ne fait pas référence à celui des outardes...

lundi 14 décembre 2015

Toujours pas réglé

Il y a quelques semaines, j'avais mentionné deux panneaux de signalisation installés mal-t-à propos dans mon arrondissement. Bien que l'un des deux ait été promptement retiré, celui qu'on voit à gauche faisait toujours face, ce matin, vers la mauvaise direction. Faudra-t-on mettre sur pied un commando pour faire correctement le travail de l'arrondissement?

dimanche 13 décembre 2015

En voiture!

Ces derniers jours, j'ai repris les images du site de Marc Dufour concernant le métro et les tramways. Place aux trains.

En premier lieu, M. Dufour a repris l'intégrité du réseau ferroviaire de la région montréalaise pour créer un réseau complet de trains de banlieues. Sans avoir à construire de nouvelles infrastructures. Remarquons que cette proposition est ancienne: elle est antérieure à la destruction des rails au nord de Saint-Jérôme.





Si on compare cette carte avec celle du réseau actuel de l'AMT, la différence est époustouflante.

Mais qui a dit que les trains ne pouvaient rouler qu'à l'extérieur des villes? Pourquoi pas un train en ville? Pourquoi pas une Petite Ceinture qui ferait le tour de la partie la plus dense de Montréal, permettant des trajets autres que vers le centre en en provenance du centre, de manière à désengorger le métro? En tout cas, moi, je trouverais ça pratique, vu l'endroit où j'habite et celui où je travaille.

Il s'agirait de réunir une voie du CN (en bleu) et une du CP (en marron), et de construire une voie de raccordement à Saint-Pierre. Le terminus nominal, là où le personnel aurait ses quartiers, serait à Montréal-Ouest. En l'absence d'un raccordement, «le service serait possible sur la portion du CP; en tel cas, le premier terminus de la ligne pourrait être reporté à la gare de Lucien-l'Allier et le second situé dans le Vieux-Montréal, préférablement à la rue Mc Gill


On note des correspondances avec deux lignes de métro (visible à la couleur des macarons — il faut marcher quand le macaron contient un trait) et avec plusieurs lignes de trains de banlieue (aux stations Canora et Montréal-Ouest).

Les images sont la propriété de Marc Dufour. Le texte est publié sur la licence CC BY-SA-NC 3.0.





jeudi 10 décembre 2015

Les tramways de Montréal, passé et... avenir?

Encore quelques cartes tirés du site de Marc Dufour.

Chacun sait qu'avant le métro, avant les autobus même, le Montréalais se déplaçait en tramways. Apparus en 1861, ils ont d'abord été tirés par des chevaux, avant d'être électrifiés, en 1891. Les derniers tramways ont circulé en 1959, et les derniers trolleybus, en 1966. À cette époque, les tramways et les trolleybus étaient associés au passé, on trouvait qu'ils nuisaient à la circulation automobile, alors que les autobus et que le métro était associés à l'avenir.


Tout d'abord, deux cartes du réseau des tramways de Montréal.

Carte du réseau de 1923


Carte du réseau de 1953.


M. Dufour s'est demandé ce qu'aurait pu être un réseau montréalais si, au lieu de se débarrasser des tramways, on avait modernisé le réseau en l'enterrant dans les zones les plus denses. Le tramway serait devenu le métro. Voici le résultat de sa réflexion.




Finalement, cinq propositions de tramways trains légers sur rail pour Montréal. Je note tout de même que l'Ouest de l'ile est avantagée. Les cartes n'ont pas besoin d'explications, je crois.






Voilà. Les images appartiennent à Marc Dufour. Le texte est publiée sous licence CC BY-SA-NC 3.0.

mercredi 9 décembre 2015

Vers le métro de Montréal

Il y a quelques années, je suis tombé sur le site d'un fanatique de transport ferroviaire et de métros. Malheureusement, le site de M. Marc Dufour semble maintenant en déshérence,  et j'ai peur qu'il disparaisse comme ça, pouf! du jour au lendemain.

Sans vouloir le moindrement voler ses idées, mais au contraire pour les diffuser et les conserver, je me permets de reproduire ici quelques-unes des images que l'on retrouve sur son site. Aujourd'hui, les projets pour un métro de Montréal.

Projet de 1910 pour un métro à Montréal
Le premier métro du monde a été inauguré à Londres en 1863. Les trains fonctionnaient alors à la vapeur! Londres a été suivie par Budapest 33 ans plus tard, puis par Paris, juste à temps pour l'Exposition universelle de 1900.

Montréal se voulant une ville d'avant-garde, on a discuté d'un métro dès le tournant du XXe siècle. La carte ci-contre présente un projet qui date de 1910. On remarque une ligne principale sous l'avenue du Parc, qui était alors l'axe principal du réseau de tramways, avec un nœud à la place d'Armes.

Légende: la ligne souterraine originale est en noir; elle est prolongée par une section au sol, en bleu. La section rouge est un prolongement prévu, sous l'avenue Saint-Urbain.

Projet de 1944 pour un métro à Montréal
Cette deuxième carte présente le projet de 1944. Avec son économie remise sur pied par la guerre, Montréal voit grand. On remarque déjà que le réseau ressemble à celui qui sera finalement construit 20 ans plus tard, avec deux lignes principales, l'une sous ce qui deviendra le boulevard de Maisonneuve et l'autre sous le boulevard Saint-Laurent: on se déplace peu à peu vers l'est. De nombreux prolongements, en rouge sur la carte, étaient prévus, donc l'un sous le chemin de la Côte-des-Neiges et sous ce qui s'appelle maintenant le chemin Queen-Mary, ligne qui aurait nécessité un équipement capable de gravir de fortes pentes. Rappelons néanmoins que les tramways en étaient capables depuis leur électrification, en 1891.


Projet de 1953 pour un métro à Montréal
Voici le projet de 1953. Là, on n'a au départ qu'une seule ligne, qui se rend plus au nord que dans le précédent projet, atteignant les ateliers d'Youville, qui servent encore à l'entretien des métros et des autobus. Cette ligne se dirige ensuite vers l'ouest du centre-ville, à l'image de la ligne orange (ou 2) d'origine. On prévoit d'emblée des prolongements dans l'ouest et l'est de Montréal. Néanmoins, plus de desserte pour la Côte-des-Neiges.






Projet de 1961 pour le métro de Montréal
Cette dernière carte est le projet originel du métro actuel et date de 1961, sous le mandat du maire Drapeau. Il s'agissait encore d'un projet en fer sur fer qui rayonnait sur plusieurs villes autour de Montréal: Mont-Royal et Saint-Laurent, puis Westmount. Ces idées ont été abandonnées suite aux exigences de M. Drapeau et à l'influence des ingénieurs français retenus, qui privilégiaient alors le pneumatique, certes utile pour franchir des pentes raides, vu leur meilleure adhérence.

Cette carte élucide aussi un mystère. Certains se rappelleront que les lignes de métro avaient autrefois des numéros: la ligne verte était la 1; l'orange, la 2; la jaune, la 4; et la bleue, plus récente, la 5. Mais où est la ligne 3? On la voit ici. Il s'agit en fait de l'actuel train de banlieue qui passe sous le mont Royal. Cette ligne se serait séparée en ligne 3 est, vers Montréal-Nord, et 3 ouest, vers Cartierville, quartier que le métro ne dessert toujours pas. Finalement, on a plutôt prolongé la ligne 2 jusqu'au boulevard Henri-Bourassa vers le nord, et jusqu'à Bonaventure vers le sud — les stations Square-Victoria/OACI et Bonaventure sont en rouge sur la carte! Le prolongement sous Décarie a bien finalement été construite, même s'il prolonge la ligne 2 plutôt que 1, ainsi que le prolongement sous Sherbrooke Est. Mais la rue d'Iberville n'aura jamais son métro...


Le réseau originel... ou presque
Dans les années 60, Montréal reçoit l'Exposition universelle de 1967. L'Expo. On choisit de la tenir sur l'île Sainte-Hélène, que l'on a reliée à l'île Ronde, et sur l'île Notre-Dame, construite à partir des déchets d'excavation du métro. Il était donc juste que le métro s'y rende. On planifie donc à la hâte une ligne 4, qui a besoin d'une gare de garage sur la Rive-Sud. Saint-Lambert ayant refusé, cette gare sera construite à  Longueuil.

Cette carte est presque celle du réseau originel. L'en distinguent seules quelques différences toponymiques. En effet, les stations Laurier et Place-des-Arts y portent d'autres noms. Les noms des stations Berri-UQÀM, Guy-Concordia, Square-Victoria/OACI et Longueuil/Université de Sherbrooke ont quant à eux été changés bien des années plus tard.

Notons que le réseau est toujours relié aux Ateliers d'Youville, mais que cela n'apparaît pas sur la carte utilisée par les voyageurs. Cet embranchement n'est utilisé que par le service d'entretien du matériel roulant.

Note: on remarquera que la carte du fond est toujours la même, et très actuelle. Il n'y avait évidemment pas de réseau d'autoroute en 1910, surtout dans le nord de la ville ou à Laval, qui étaient encore des zones agricoles bien moins peuplés que maintenant.

Publié sous la licence CC BY-NC-SA 3.0.

dimanche 29 novembre 2015

Personne ne me dira comment m'habiller

Homme portant plusieurs croix
en pendentif.
Dans le débat sur feu la Charte des valeurs québécoises, certains de ses opposants affirmaient que ce n'était pas à l'État de prescrire aux gens (surtout aux femmes, d'ailleurs) comment s'habiller, élevant le droit au vêtement de son choix au niveau de droit fondamental. Récemment, à la télévision, l'ancienne députée fédérale Maria Mourani affirmait qu'elle continuerait à porter une croix en pendentif, que cette croix faisait partie de son identité — bien qu'elle ne la porte pas ici! Et bien qu'il n'existe aucune règle obligeant les laïcs chrétiens à porter une croix. De toute manière, elle se donnait le droit de ne pas la porter, à sa guise.

Si on étend ainsi le droit de porter des symboles religieux au droit de s'habiller comme on l'entend, je crois que les vannes sont ouvertes. Après tout, si j'étais député, je devrais obligatoirement porter un veston et une cravate en chambre, même si j'haïs ça! Pourquoi devrais-je me plier à cette règle? Qui a donné au président de l'assemblée le droit de me dicter  ainsi mon accoutrement? Pourquoi ne puis-je pas dire, moi aussi: «Personne ne me dira comment m'habiller»?

Pourquoi les banques et les caisses populaires peuvent-elles, elles, dicter des normes concernant les vêtements de leurs employés, et de ce fait imposer la cravate aux hommes? (Remarquons que les règles vestimentaires sont souvent plus strictes pour les hommes.) Pourquoi une caissière d'un Saint-Hubert n'a-t-elle pas le droit de se teindre les cheveux en rouge ou de porter un anneau au nez? Pourquoi cette double mesure?

La photo est l'œuvre de shakko et est publiée sous la licence CC BY-SA 3.0.

vendredi 27 novembre 2015

Pourquoi un Black Friday au Canada?

C'est aujourd'hui le Black Friday, aussi appelé Vendredi fou (et c'est aussi, en conséquence, la Journée sans achat, mais ça, on en parle moins). J'imagine que vous avez reçu, comme moi, plein de pubs dans vos boîtes à lettres virtuelles.

Mais pourquoi aujourd'hui? Eh bien, c'était hier l'Action de grâce aux États-Unis, et l'Action de Grâce y est la dernière fête d'importance avant Noël. C'était donc la nuit dernière que les commerçants ont changé leurs décorations, et comme bien des gens prennent congé aujourd'hui aux États-Unis, histoire de digérer le souper d'hier, c'est donc une occasion en or de faire ses emplettes de Noël avant tout le monde. Et avec tout le monde, puisque tout le monde a la même idée et que les commerçants amplifient le phénomène en offrant des rabais alléchants.

Mais pourquoi au Canada? Après tout, nous n'avons rien fêté cette semaine, et, dans bien des magasins, on voit des pères Noël et des guirlandes depuis le lendemain de l'Halloween (jour de la Toussaint, mais bien peu s'en souviennent, même si Halloween veut justement dire Veille de la Toussaint). À un point tel que certains Canadiens voudraient qu'on attende au moins le 12 novembre, histoire de célébrer le jour du Souvenir autrement que dans une ambiance des Fêtes.

Pour ma part, j'attendrais bien le premier dimanche de l'avent — ou, si vous y tenez, pour faciliter la régulation du commerce, le 1er décembre. Mais ce vendredi n'a au Canada — et au Québec — absolument aucun sens.

La photo est l'œuvre de Gridprop et a été versée par l'auteur dans le domaine public.

jeudi 19 novembre 2015

Pas de vélo dans le parc

On peut apercevoir ce panneau à l'entrée du parc Marie-Gérin-Lajoie, parc situé derrière les pyramides du Sanctuaire, à la frontière des arrondissements Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce et Outremont. Bien que cela parte sans aucun doute d'un bon sentiment — protéger la quiétude des usagers du parc, que l'on devine assez riches — une telle invitation constitue  en fait une véritable insulte envers les cyclistes.

Tout d'abord, si l'on invite les cyclistes à emprunter des pistes cyclables, c'est que l'on considère que le vélo est avant tout un sport d'agrément, qu'on peut bien pratiquer où l'on veut. Mais si vous googlez le nom de ce parc, vous vous apercevrez qu'il constitue un maillon manquant entre l'avenue Lajoie, à Outremont, avenue que l'on invite justement les cyclistes à emprunter, et l'avenue de Soissons (via quelques mètres le long d'un autre parc, un terrain de jeu, plutôt), à Côte-des-Neiges, qui conduit notamment à l'hôpital Sainte-Justine. Si des cyclistes traversent le parc, c'est pour éviter des voies passantes comme l'avenue Van Horne et le chemin de la Côte-Sainte-Catherine, pas pour se balader dans un parc en intimidant les passants.

Ensuite, si une cycliste voulait suivre l'invitation et se cherchait une piste cyclable parallèle au sentier qui traverse ce parc, où pourrait-elle aller? Un coup d'œil à une carte des pistes et voies cyclables de Montréal nous apprend rapidement que les plus proches sont les pistes du boulevard Gouin, au nord, et du boulevard de Maisonneuve, au centre-ville et accessoirement de l'autre côté du mont Royal. Dans les deux cas, il faut environ 30 minutes de vélo, souvent sur des routes dangereuses, pour s'y rendre (et autant pour en revenir). Le tout pour 200 m dans un parc. Ridicule.

Il y a bien entendu aussi la bande cyclable du boulevard Édouard-Montpetit, mais finalement, ce que la cycliste obéissante fera, c'est d'aller jouer dans le trafic, avenue Van Horne ou chemin de la Côte-Sainte-Catherine.

Ce qu'il faudrait, c'est plutôt de reconnaître que ce parc constitue un maillon essentiel des parcours cyclistes et piétonniers de ce coin de Montréal et d'essayer de mettre en place une forme de cohabitation, plutôt que d'interdire. Mais c'est tellement plus simple d'interdire.

Ah oui, j'oubliais. L'affiche du haut parle d'invitation, mais il s'agit plutôt d'une véritable interdiction. Pour preuve, cette autre affiche.



Les photos sont mon œuvre personnelle et sont publiées sous la licence CC BY-NC-SA 3.0.

mercredi 18 novembre 2015

Laïcité et neutralité

On dit souvent que si la France semble si souvent la cible d'attaques de la part de terroristes islamistes, c'est parce que sa laïcité républicaine fait obstacle à l'intégration harmonieuse d'immigrants et de descendants d'immigrants pour qui la religion est au centre de l'identité. On a repris cet argument lors du débat sur la Charte des valeurs proposée il y a deux ou trois ans par le gouvernement du Québec, en disant que cela ne ferait que creuser le fossé entre les Québécois musulmans et les Québécois d'origine plus ancienne, souvent de tradition catholique mais le plus souvent non-pratiquants, voire athées, et que cela nuirait au lien social. Pour les anti-chartes, seule la neutralité de l'État devrait être exigée, mais pas une vraie laïcité, qu'ils qualifient de laïcité fermée.
On apprend ces jours-ci qu'une proportion importante des militants qui ont attaqué Charlie Hebdo en janvier et divers lieux publics de Paris la semaine dernière venaient non pas de France ou de Syrie, mais bien de... Belgique. Or, quelle est la situation religieuse de la Belgique? Contrairement à la France, la Belgique et un pays de tradition catholique, où le roi doit être de cette religion et où le cardinal vient au deuxième rang dans l'orde de préséance. Actuellement, l'État belge se qualifie plutôt de neutre, il reconnaît et subventionne un grand nombre de religions, dont l'islam, on voit un partout des hijab, notamment à Molenbeek, ville qui a fourni nombre de terroristes et de combattants pour Daech, et les fonctionnaires (sauf les soldats, les juges, les policiers et les pompiers) peuvent porter des éléments vestimentaires d'ordre religieux dans l'exercice de leurs fonctions. Tout à fait comme le proposait la commission Bouchard-Taylor et comme le désirent tant de zélateurs de la laïcité ouverte.
Et qu'est-ce que ça donne? La plus grande concentration de djihadistes en Europe, semble-t-il.

mardi 17 novembre 2015

Tomber dans le panneau

Aujourd'hui, je vais vous présenter deux panneaux de signalisation qui, dans mon quartier, auraient bien besoin d'être soit retirés soit déplacés, parce que, comme ils sont là, ils induisent les passants en erreur, ce qui peut se révéler dangereux.

Ce premier panneau se trouve au coin du l'avenue Linton et du chemin de la Côte-des-Neiges. Il a une histoire longue et mouvementée. Il a d'abord été installé à l'automne 2013, à moins que ce ne soit 2012, et annonçait en effet des travaux pour l'hiver suivant. Travaux qui ont eu lieu. Ensuite, comme bien des panneaux et des cônes orange, il a simplement été oublié, couché sur le bord de la route.

Jusqu'à l'automne 2014.

À ce moment, un ouvrier l'aura sans doute remarqué, et l'a installé de nouveau, bien calé sous des plaques lestantes. Fièrement dressé à la vue des passants et des automobilistes, il aura passé l'hiver 2015 sans encombre — un hiver au cours duquel aucun travail de voirie ne s'est tenu — et tiendra sans doute l'hiver prochain, à moins que quelqu'un ne s'avise qu'il ne sert plus à rien, sinon à faire peur.



Le deuxième panneau est plus dangereux. On le remarque devant la bouche du métro Côte-des-Neiges située au coin du chemin éponyme et de l'avenue Lacombe. C'est en effet là qu'il doit être, mais à la suite de travaux (pas ceux annoncés plus haut), il a été mal replacé. Il doit en effet annoncer aux automobilistes et camionneurs venant du sud et désirant tourner à droite sur l'avenue Lacombe la présence d'une bande cyclable sur cette voie publique. Là, il fait plutôt face à l'ouest et annonce on ne sait trop quoi aux automobilistes non-myopes qui arrivent sur l'avenue Lacombe.









Les deux photos sont mon œuvre et sont publiées sur la licence CC BY-NC-SA 3.0

dimanche 15 novembre 2015

Je suis votre valet

Affiche vue devant l'entrée
de l'Hôpital général juif de Montréal
Quand on lit du Molière, on retrouve parfois l'expression  «Je suis votre valet». Aujourd'hui, dans le Québec franglophone d'aujourd'hui, on remarque des commerces et autres établissements offrant aux passants — en fait, uniquement aux automobilistes — les services d'un valet. S'agit-il de quelqu'un qui va tenir debout à ma porte? Qui va repasser ma chemise? Qui va nettoyer mon écurie  —tiens, j'ai une écurie, moi?

En fait, comme souvent, il s'agit d'un anglicisme, d'autant plus vicieux, puisque difficile à détecter, qu'il s'agit au départ un mot français. La personne qui va stationner à votre place votre automobile n'est en aucun cas un valet, mais un voiturier. Ce n'est quand même pas si difficile comme mot, non?



La photo est mon œuvre personnelle et est publiée sous la licence CC BY-NC-SA 3.0.

lundi 12 octobre 2015

L'Action de grâce, une fête chrétienne?

On entend souvent dire que l'Action de grâce est une fête chrétienne. Bien que la notion d'Action de grâce soit indubitablement chrétienne, et ce, même si, de tout temps, les humains ont remercié les dieux ou le Créateur de leur assurer subsistance, ne se doit-on pas de remarquer que, si l'Action de grâce était réellement une fête chrétienne, non seulement il y aurait une cérémonie religieuse associée à elle, comme les messes de Noël ou de Pâques, mais que, de plus, tous les pays de la chrétienté (du moins occidentale, les orthodoxes suivant l'ancien calendrier, le calendrier julien) la fêteraient au même moment? Or, croyez-le ou non, la plupart des pays du monde chrétien ne connaissent pas cette fête, et, si notre voisin du sud a bien une cérémonie du même nom, n'a-t-elle pas lieu plus d'un mois plus tard que la nôtre?

L'Action de grâce est une fête canadienne, au sens de canadian. Elle a été établie par décision du Parlement fédéral, en 1957. Avant cela, diverses administrations décrétaient des journées d'action de grâce pour des événements variés, comme la fin d'une guerre (surtout si on l'a gagnée!) ou la fin de la maladie du Prince de Galles (pas l'actuel, mais son arrière-arrière-grand-père, si j'ai bien calculé).

La plupart des traditions que l'on associe actuellement à l'Action de grâce, comme la dinde, n'ont cependant rien de canadien, puisqu'elles copient, en fait, le Thanksgiving américain (et j'imagine qu'en novembre, les dindes sont plus grosses, et encore davantage à Noël). En fait, si on voulait vraiment s'inspirer de notre tradition, le jour férié célébrant la fin de l'automne ne devrait-il pas plutôt être la Toussaint, fête chrétienne plongeant ses racines dans l'Antiquité celte?

La photo est l'œuvre de Barbatoutes et est reproduite sous la licence CC BY-SA 3.0.

lundi 10 août 2015

Un coin de rue impraticable




Depuis quelques semaines (et ce n'est pas fini), des travaux ont lieu sur une portion du chemin de la Côte-des-Neiges, entre le chemin Queen-Mary et le boulevard Édouard-Montpetit. Les trottoirs ont été refaits, et on travaille tranquillement les voies automobiles.

Je m'étais déjà plaint (dans ce billet) des flaques d'eau (et de glace, en hiver) qui s'accumulaient à certains coins de rue à la moindre averse. Depuis les travaux, on est face à un nouveau problème. L'image ci-contre montre le coin du chemin de la Côte-des-Neiges et de l'avenue Lacombe. Le nouveau trottoir est si bas que le niveau de la rue est à dix ou quinze centimètres plus haut. Il est impossible à une poussette ou à une chaise roulante de passer. D'ailleurs, depuis que la photo a été prise, des lignes orange ont été peintes sur la falaise et une clôture a été installée, comme si une clôture aidait à la circulation.


Le plus bizarre, c'est que la pluie ne s'accumule pas du tout à ce coin. J'ai pu le constater lors d'un orage, il y a deux semaines.

Affaire à suivre, donc.

Licence Creative Commons

mercredi 8 juillet 2015

Pour des autobus plus rapides: une réponse

Suite à la communication de la publication de ce billet à quelques élus, voici une réponse du vice-président du CA de la Société de transport de Montréal.





Je confirme la réception de votre courriel du 4 juillet dernier dans lequel vous soumettiez des propositions pour améliorer le service de transport en commun de la STM. 

Plusieurs des idées proposées dans l’article en pièce jointe ont déjà été signalées à la STM, notamment par Transport 2000 Québec.

Le Comité Service à la clientèle que je préside a en effet examiné plusieurs des propositions susceptibles d’accélérer le service des autobus de la STM. Ces mesures comprennent notamment la création de nouvelles lignes express (400), le prolongement de certaines lignes express (400) déjà existantes et le retrait de certains arrêts sur ces mêmes lignes express (400).

De plus, la STM poursuit ses efforts pour l’implantation de nouvelles voies réservées et de mesures préférentielles qui permettent aux autobus sur le réseau de bénéficier de priorité aux intersections achalandées.

À la STM, nous sommes convaincus que l’avènement de nouvelles technologies telles qu’iBUS, un système intelligent qui permettra de localiser l’ensemble des autobus en temps réel et transmettra de l’information sur l’état du service, rendra l’ensemble du réseau plus efficace et rapide.

Par ailleurs, nous avons également considéré d’autres options pour les systèmes de paiement tel que permettre l’entrée des passagers par la porte arrière. Aucune décision n’a été prise pour l’instant à ce sujet, nous devons avant tout évaluer les coûts.

Je vous remercie de votre intérêt pour la STM et soyez assuré que je vais partager votre courriel avec les membres du comité.

Veuillez accepter mes meilleures salutations.

Marvin Rotrand
Conseiller de Snowdon
Vice-président du conseil d’administration de la STM


Toujours tout cet effort sur les lignes exprès, alors que ce sont les lignes régulières qui constituent le cœur du réseau.
Par ailleurs, on pourrait tout à fait imaginer un système par lequel les feux de circulation donneraient automatiquement la priorité aux autobus, mais également aux pompiers, aux ambulanciers et aux policiers. Enfin, on ne serait plus agressé par des sirènes stridentes.

Le logo de la STM est une marque déposée.

jeudi 2 juillet 2015

Ouvert en tout temps?



Photo prise dans un hôpital montréalais (que je ne nommerai pas). Ce café est censé être ouvert en tout temps (Ouvert 7 jours, 24 h/24, dit l'affiche), mais était toujours fermé. Est-ce une bon indicateur de l'état dé notre système de santé public?


La photo est mon œuvre et peut être reproduite en vertu de la licence  CC BY-NC-SA 3.0.


mercredi 1 juillet 2015

Le Canada et Montréal: une question d'âges



Dans deux ans, on célébrera le 150e anniversaire du Canada. La même année, ce sera le 375e anniversaire de Montréal. Mais parle-t-on bien ici des mêmes anniversaires?

On démarre dans ce cas l'histoire du Canada à la confédération, et non pas à la découverte du pays par Jacques Cartier, en 1534, ou à la fondation de Québec, en 1608. Or, en quoi la confédération a-t-elle constitué? Ne s'agissait-il pas de la création d'une nouvelle entité politique, incluant l'ancien Canada et d'autres territoires, soit le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, et de l'institution d'un régime de type fédéral?

Or, Montréal a subi une transformation tout à fait équivalente, en 2001. On a créé un nouveau Montréal, plus grand, et on a instauré pour la nouvelle ville un système politique de type fédéral, avec arrondissements et ville-centre.
Donc, si le Canada a 150 ans en 2017, Montréal a alors 16 ans; et si Montréal à 375 ans, alors, le Canada aurait au moins 409 ans. C'est l'un ou c'est l'autre.

Après tout, comment Montréal pourrait-elle être plus vieille que le Canada?

La photo du drapeau canadien l'œuvre de Wladylslaw et est reproduite sous la licence CC BY-SA 3.0; celle du drapeau de Montréal est l'œuvre d'abdallahh et est reproduite sous la licence CC BY 2.0.







dimanche 28 juin 2015

Pour des autobus plus rapides

À Montréal, les autobus sont lents. Et pas seulement à cause de la circulation automobile ou d'arrêts mal positionnés (pourquoi deux arrêts à l'avenue du Parc pour la ligne 51?), mais tout d'abord à cause d'un mode de perception archaïque. L'idée voulant que chaque passager paie en entrant (le sytème PAYE: pay as you enter) était sans doute révolutionnaire lorsqu'elle a été émise, en 1905, puisqu'elle remplaçait le système en vigueur originellement dans les trains et transposée aux tramways, c'est-à-dire qu'un percepteur allait de passager en passager, provoquant souvent des querelles quand un passager affirmait avoir déjà donné ses cinq sous, mais, dès la fin du XXe siècle, elle ne servait plus qu'à ralentir le service. D'autant plus qu'avec les nouveaux bus, on doit descendre un à la fois par la porte centrale (abusivement qualifiée de porte arrière), au lieu de deux, comme c'était le cas dans les modèles plus anciens.

Dans la plupart des pays du monde, les passagers ayant un titre de transport valable pour une durée donnée (le plus souvent un titre mensuel, mais les touristes auront souvent des titres valables pour un ou trois jours) n'ont rien à faire en montant dans l'autobus, sinon chercher à s'asseoir. De temps à autre, des inspecteurs montent dans le véhicule et demandent à chacun de montrer son titre, sans qu'il soit besoin d'immobiliser l'autobus, comme je l'ai vécu à Montréal. Les personnes ayant des billets ou payant avec de l'argent, une minorité, doivent simplement obtenir un titre valide ou bien faire composter le billet à un appareil, selon le niveau de technologie.

Autobus budapestois fonctionnant
au gaz, pour de l'air plus propre.
À Budapest, capitale de la Hongrie, c'est comme cela que ça fonctionne. Le chauffeur est dans une cabine et ne communique pas avec les passagers. Les inspecteurs viennent en groupe de deux, de manière à imposer plus facilement leur autorité. Un autobus de taille standard compte trois portes, chacune pouvant permettre le passage de deux personnes à la fois, d'abord en sortant, ensuite en entrant. Six à la fois, et non pas un à la fois, chaque passager devant attendre que la machine daigne lire sa carte OPUS.
La porte arrière (vraiment en arrière, dans ce cas), est conçue de manière à accueillir avec facilité les passagers transportant des paquets importants, comme des valises. Si je me souviens bien, c'est la seule qui ne compte pas une rampe au centre, mais plutôt sur le côté.

À quand ce système de perception, même pas si moderne que cela, à Montréal?


Suite dans ce billet.

La première photo est l'œuvre de Kemenymate et est reproduite sous la licence Creative Commons Paternité - partage à l'identique International 4.0 (CC BY-SA 4.0); la seconde est l'œuvre de Hunyadym et est reproduite sous la licence Creative Commons Paternité - partage à l'identique non transposé 3.0 (CC BY-SA 3.0).

mercredi 24 juin 2015

Que fêtons-nous aujourd'hui?

Dans tous les pays, la fête nationale commémore un événement. Les États-Uniens célèbrent la déclaration d'indépendance; les Français, la prise de la Bastille, symbole de l'arbitraire royal. Même les Canadiens célèbrent la naissance de leur fédération. Quant aux Basques d'Espagne, ils célèbrent un référendum ayant approuvé leur constitution interne, dite Statut de Gernika.

La Saint-Jean-Baptiste n'est rien de tout cela. C'était à l'origine, on s'en souviendra, la fête du saint patron du peuple canadien-français, de la race canadienne, comme on disait à l'époque. C'est donc une fête profondément ethnique, ce qui explique la réticence qu'ont certains membres de communautés dites culturelles à célébrer la Saint-Jean, fût-elle rebaptisée Fête nationale des Québécois.

Il faut dire que l'histoire des Québécois contient peu d'événements à célébrer. Les référendums du 20 mai 1980 et du 30 octobre 1995 n'ont rien réglé, et la déclaration d'indépendance (du Bas-Canada!) du 28 février 1838 n'était évidemment que de l'esbroufe sans conséquence.

Quelles pourraient être les date fondatrices de notre nation? En attendant une indépendance qui semble ne jamais venir, je n'en vois que deux: la fondation de Québec, le 3 juillet 1608 (mais les habitants de Québec pourraient être vexés qu'on s'approprie la fondation de leur ville) et la prise de possession du Canada au nom du roi de France par Jacques Cartier, le 24 juillet 1534, date qui pourrait vexer les Premières Nations et qui se trouve malencontreusement dans la période la moins mobilisable de l'année...

Une vraie fête nationale ne voudrait pas dire que l'on ne célébrerait plus la Saint-Jean. Les Suédois, par exemple, célèbrent leur fête nationale le 6 juin (date de l'indépendance de leur pays, en 1523) et aussi la Saint-Jean, appelée chez eux la mi-été (midsommar) et célébrée la dernière fin de semaine de juin.

Après tout, au final, la Saint-Jean, ce n'est que le pendant estival de Noël, c'est le solstice d'été, comme Noël est le solstice d'hiver. En quoi est-ce national ou québécois?


La photo est diffusée sous la licence Creative Commons Paternité - Partage à l'identique 2.5 (CC BY-SA 2.5) est est l'œuvre de Montrealais.

(CC BY-SA 2.5)

jeudi 18 juin 2015

L'expérience piétonne sur le chemin de la Côte-des-Neiges

Vue du chemin de la Côte-des-Neiges



Lettre publiée dans le journal Les Actualités de Côte-des-Neiges. Elle aurait été lue lors du conseil d'arrondissement.


Dans son numéro du 13 mai, le journal citait un document de réflexion dans lequel on aurait affirmé que l’expérience piétonne du chemin de la Côte-des- Neiges n’est pas intéressante, et annonçait que la solution à ce problème, selon le conseil d’arrondissement, était une réglementation de l’affichage commercial. Eh bien, si j’en crois le nombre de piétons que je peux voir tous les jours marcher le long du chemin de la Côte-des-Neiges, cette expérience n’est pas si mauvaise que ça. Néanmoins, si le conseil veut l’avis d’un habitant piéton du quartier, qui a fait autre chose que de le parcourir en voiture, eh bien, la voici.

Ce qui nuit à mon expérience piétonne, ce n’est pas l’affichage commercial. Au contraire, il donne de la vie, et, dans la vie, tout n’est pas formaté. Ce qui nuit, donc, c’est plutôt les lacs qui se forment à certains coins de rue à chaque averse ou dégel, et qui ne disparaissent que par évaporation; c’est la patinoire que devient trop souvent la pente de l’hôpital juif; ce sont les automobilistes qui tournent illégalement à gauche et qui n’ont donc pas le temps de regarder si un piéton est dans leur chemin; c’est aussi les feux rouges inutiles pour les piétons, comme au coin de la rue de la Peltrie et de l’avenue Carlton (au contraire de celui de la rue Swail).

Et si c’est l’affichage qui vous chicote, vous pourriez commencer par ramasser toutes les affiches orange qui traînent des chantiers passés. L’automne dernier, on a remis debout au coin de l’avenue Linton une vieille affiche qui annonçait des travaux en février, travaux qui ont eu lien en février... 2014 ou en 2013. Ce matin, l’affiche était encore là... 


La photo est l'œuvre de Colocho et est publiée sous la licence Creative Commons Paternité - Partage à l'identique - non transposé 3.0 (CC BY-SA 3.0).

mercredi 17 juin 2015

Pourquoi la Ligue nationale?



Symbole international du hockey

C'est bientôt le solstice d'été, le début conventionnel de l'été, et la saison de la Ligue nationale de hockey vient de prendre fin. Ce qui est étrange, mais passons outre le fait que ce sport d'hiver est maintenant devenu un sport trois-saisons.

Au Québec, on aime le hockey. Bien que cela ne date que de quelques décennies (dans les années 30 ou 40, on allait au Forum de Montréal davantage pour la boxe que pour le hockey, et d'autres sports, comme la raquette, ont longtemps été très populaires), le hockey domine maintenant tous les sports. Et c'est la Ligue nationale de hockey qui domine le hockey. Pas étonnant, alors, qu'une ville comme Québec tienne tant à récupérer une franchise de cette ligue.

Cette situation est à mon sens étrange, voire schizophrénique. Si le hockey est notre sport national (que cette nation soit le Québec ou le Canada), pourquoi devrait-on quêter à des États-Uniens le droit d'avoir une équipe professionnelle de hockey? Pourquoi pas une ligue nationale uniquement canadienne, voire québécoise (bien que les Québécois aient refusé à deux fois de se créer un pays)?

Serait-ce même possible? Bien sûr. Il faut se rappeler qu'à sa création, en 1917, la LNH comptait cinq équipes, toutes canadiennes: le Canadien de Montréal, les Wanderers de Montréal, les Sénateurs d'Ottawa, les Bulldogs de Québec et les Arenas de Toronto. La première équipe hors du Canada n'a été créée qu'en 1924, et c'étaient des Bruins de Boston. Ce fut selon moi une très mauvaise décision...

Quoi qu'il en soit, cela veut clairement dire que l'adjectif national, dans le nom de cette ligue, renvoie au Canada, pas aux États-Unis...


Le sigle de la Ligue suédoise de hockey
La Suède est un pays d'un peu moins de 10 millions d'habitants, un pays nordique, certes, mais où le sport le plus populaire est le... soccer. Comme à peu près partout au monde, d'ailleurs. Néanmoins, ce pays compte aussi une ligue professionnelle de hockey, regroupant 12 équipes. Évidemment, les joueurs ne gagnent peut-être pas des millions de dollars (ils ont tout de même un très bon salaire), mais cela ne prouve-t-il pas que le Canada, ou même le Québec, pourrait avoir sa propre ligue, avec une qualité de jeu et de joueurs comparables à la LNH d'aujourd'hui? Je crois que si.

En plus, on pourrait même tenter de créer une ligue féminine professionnelle de hockey, même avec seulement quatre ou cinq équipes... Ce serait une première au monde, non? On est pour l'égalité hommes-femmes ou non?


Toutes les images proviennent de Wiki Commons.

lundi 15 juin 2015

En vélo à Rosemont

Pavillon Maisonneuve,
hôpital Maisonneuve-Rosemont
Un vélo Verano de Lightfoot Cycles,
du même modèle que le mien
La semaine dernière, j'ai dû, pour des raisons familiales, me rendre plusieurs fois à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. Me déplaçant le plus souvent en vélo, et eu égard à mon lieu de travail et au lieu de mon domicile, j'ai dû affronter une bonne portion du boulevard Rosemont.

Quelques commentaires, donc. Les vélos doivent rouler à droite. Or, cela n'est possible que si la droite de la chaussée est praticable. Essayez donc de rouler en vélo devant le 4000, boul. Rosemont, ou, toujours en direction Est, entre le boulevard Pie-IX et la 28e Avenue. Il faut rouler à plus d'un mètre du trottoir, et donc utiliser toute la voie de droite.

De même, mais en direction Est, la plaque de blocs de béton délimitant l'arrêt d'autobus devant le Collège Jean-Eudes est elle aussi un casse-gueule.

Néanmoins, somme toute, le boulevard Rosemont une voie de circulation tout à fait cyclable. En fait, je la trouve meilleure que, par exemple, la rue des Carrières, qui semble avec subi un bombardement récent, ou même la piste cyclable qui longe en partie cette même rue des Carrières. Une piste non pavée, sinon de quelques pavés ornementaux casse-cul, plein d'ornières et de pierre instable, et qui reste boueuse de 24 à 48 heures après une averse. Son extrémité Est est trompeuse, puisqu'elle laisse croire que la piste est pavée, alors que son extrémité Ouest donne sur la rue Beaubien, qu'il faut traverser, si l'on veut continuer plus avant, mais sans l'aide d'un passage-vélos, d'un arrêt obligatoire ou d'un feu de circulation.

Si l'on veut encourager le transport actif, il reste bien du chemin à parcourir!


La photo de l'hôpital est l'œuvre de Sarah Ismert, Marie-Laurence Maisonneuve, Jennifer Marcout (Wikipedia Takes Montreal) et est publiée sous la licence Creative Commons Parternité - Partage à l'identique - non transposé 3.0.
La photo du vélo provient du site de Lightfoot Cycles.